S'équiper pour la course à pied

Et vous, pourquoi vous courez ?

Réponse de Flom sur le sujet Re: Et vous, pourquoi vous courez ?

Posted il y a 9 ans 1 semaine #361693
J aime beaucoup la préface de Stéphane Diagana au bouquin de Bruno Heubi - je partage sûrement la vision de Isabelle Autissier :


"Depuis mon plus jeune âge, j’éprouve cet amour irrépressible de la course.
Pas celle qui vous invite à vous mesurer aux autres. Je ne me souviens pas avoir défié qui que ce soit à la course dans les cours d’école. Mais de celle qui vous rapproche de vous-même et vous permet de vous sentir pleinement vivant. Descartes avait sans doute raison, mais en ce qui me concerne, il manque quelques éléments à sa célébrissime formule1.
J’écrirais plutôt :« je cours, je pense, je sue, donc je suis. »

La course, dont je vous parle ici est un étrange paradoxe.

C’est sans doute un des plaisirs les plus égocentriques qui soient.
Car courir, au-delà des apparences trompeuses des rencontres sportives (de masse ou d’élite), c’est d’abord une rencontre avec soi-même, qui invite au dialogue entre le corps et l’esprit.
En courant, je réaffirme sans doute mon existence, mon être et ses contours.
Je cours donc je suis !
Ce faisant, je rappelle certainement au bon souvenir de mon esprit l’existence de ce corps trop souvent de nos jours réduit au silence.
Aujourd’hui, le quotidien de nombre de citadins s’organise autour des activités de l’esprit. Le corps silencieux ne s’exprime alors que rarement, et plus plus souvent seulement par la maladie ou par la douleur. Il est donc au mieux oublié, au pire rejeté à l’extérieur de soi. Ultime héritage de Descartes.
Dans ce contexte, la course permet une rencontre heureuse entre l’esprit et un corps de nouveau valorisé, objet de toutes les attentions, voire de toutes les exigences, mais enfin reconnu, sondé, écouté, encouragé.
C’est pour moi ce qui se cache derrière le plaisir de courir. Plaisir, qui lorsqu’il s’acoquine de manière suspecte avec la douleur lancinante de l’acide lactique dans la dernière ligne droite d’un tour de piste, ou avec celle d’un organisme laminé par les 30 premiers kilomètres d’un marathon, fait étrangement de vous le plus seul, mais le plus vivant des hommes.

La chose est donc dite : la course à pied est un plaisir solitaire et égocentré. Mais le paradoxe dont je vous parle réside dans le fait que c’est aussi un phénomène communautaire (voire identitaire) de masse.
On pourrait croire après ces quelques lignes, que la course à pied isole. Et pourtant elle sait rapprocher avec beaucoup d’efficacité.

Lorsque l’on écoute ces coureurs débutants ou expérimentés (les seconds ayant eux aussi débuté un jour) qui échangent entre eux au sujet de leurs sensations, on peut voir sur les visages de chacun la joie de se sentir exactement compris. Le niveau de pratique importe peu. Il suffit juste de courir à son rythme. Ce rythme unique et personnel qui permet d’installer la relation idéale entre le corps et l’esprit.
Chaque mot de l’un trouve un écho dans le vécu de l’autre. « Tu sais ce que je ressens, je sais ce que tu ressens, donc tu deviens naturellement moins étranger pour moi ». C’est sur cela que repose le formidable et universel potentiel empathique de la course à pied. Rien d’étonnant donc à la grande convivialité du monde de la course sur route.
Les courses populaires rassemblent de plus en plus de participants. Des petits groupes s’organisent le week-end pour parcourir à petites foulées les parcs et bois des grandes agglomérations. On croise tantôt une jeune fille solitaire se livrant au même exercice, MP3 et oreillettes bien en place, tantôt un duo de coureurs au souffle trop court pour se lancer dans de grands débats.
Quelle que soit la situation lorsque l’on court, je crois que l’on est jamais seul, car au-delà du dialogue entre le corps et l’esprit, il y a toujours du temps. Du temps pour penser à ceux que l’on aime. Du temps aussi, pour apprécier et magnifier son bonheur. Du temps pour voir la bouteille à moitié pleine, alors que les tracasseries du quotidien ont tendance à river nos yeux sur cette même bouteille à moitié vide. Isabelle Autissier, grande navigatrice, confiait dans son livre Une solitaire autour du monde, qu’elle avait besoin de naviguer en solitaire, pour être « bien avec elle-même », préalable indispensable, pour être bien avec les autres.
Je crois que la course à pied possède les mêmes vertus pour nombre d’entre nous.

La course à pied, si elle n’est pas la seule pratique sportive permettant d’accéder à cela, est sans doute la plus accessible et la plus efficace, car elle combine l’intensité physique et le dépouillement, ce qui conduit naturellement à l’introspection.

Courir seul ou à plusieurs, courir vite ou bien longtemps : il s’agit avant tout de courir…"
par Flom

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Réponse de jeanmarc sur le sujet Re: Et vous, pourquoi vous courez ?

Posted il y a 9 ans 1 semaine #361830
merci flom ton post est super :)
par jeanmarc

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Réponse de kraoc sur le sujet Re: Et vous, pourquoi vous courez ?

Posted il y a 8 ans 11 mois #365931
Pourquoi cours-je ?

Parce que je suis maître des horaires. Pas de club, je sort quand je veux et surtout quand je peux.
Mini-moi 1 & 2 sont jeunes et demande beaucoup de temps et madame a pas mal d'occupations annexes.

Parce que j'ai déjà le roller le samedi grosso modo de 8h pétante à 12h... avec une pause d'1h au milieu hein ;)

Parce que je pense que c'est un bon moyen d'arriver à gérer le fait que je monte (à mon sens) très vite dans les tours et que j'ai du mal à redescendre. Comprendre dans cette phrase que le cœur se met à battre suffisamment fort pour que j'ai la tête qui tourne si je fait un effort trop intense; et ce depuis tout petit...

Je cours aussi parce qu'arrivé à 40 ans j'ai envie de faire comme "Hugh Jackman" mais les griffes, la touffe et les films en moins :woohoo:

Et puis c'est peut-être une bonne façon d'obliger mes voies respiratoires à fonctionner correctement sans que je me tappe des rhyno (oui la bestiole qui fait mal à la gorge là) ou des angines à tout va :)

Enfin bref... l'idée c'est de se faire du bien même si ça fait mal au début... :laugh:
par kraoc

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Réponse de oeufmollet sur le sujet Re: Et vous, pourquoi vous courez ?

Posted il y a 8 ans 10 mois #369575
Pti retour après mes 12h de Bures, où j'ai atteint la distance marathon en en gros 5h courues, 5h30 ravitos compris, sans préparation marathon, juste qq SL avant pour m'habituer à courir + d'1h30.

Eh ben j'ai vraiment pas envie de me préparer pour un marathon :
- ça impliquerait qq mois bien chargés en entrainement carrés, à faire gaffe pour pas se blesser, à bien en ch... pour progresser, à bouffer des km même quand le moral n'est pas là (bah oui y a forcément des coups de mou pendant une préparation carrée aussi dure)
- le jour de la course, obligation de rester concentré pendant qq heures pour tenir le rythme imposé, avoir la pression du mur des 30 bornes, et du dernier 10 km en mode "qu'est ce que je vous là", car pour moi, un marathon "classique", ça se fait avec un objectif temps, pas en mode footing rando pipelettes comme ce que j'ai fait à Bures
- après la course, impossibilité de courir pendant x jours (semaines), à J+2 j'ai abandonné au bout de 200m à cause des genoux qui voulaient pas comprendre, aujourd'hui à J+11 j'ai fait vachement mieux j'ai pu courir à peine 2.5km, après rebelote, genoux en grève. Donc j'ai l'impression que je suis pas prêt de refaire un pti footing pépère pipelette de 2h avant un bon moment.

Bref, après cette expérience, j'ai surtout envie de prendre plaisir régulièrement, donc sans grosse pause. Si ça doit impliquer de pas faire de sortie XXL type marathon, tant pis, j'ai deja vu ce que ça faisait de courir 42km et quelques (très importants, les quelques).
Super déprimant de pas pouvoir courir :(

(Edition : "du dernier 10 km"
Last Edit:il y a 8 ans 10 mois par oeufmollet
Dernière édition: il y a 8 ans 10 mois par oeufmollet.

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Réponse de Sabrina Gump sur le sujet Re: Et vous, pourquoi vous courez ?

Posted il y a 8 ans 10 mois #369584
Mon point de vue est le suivant (en fonction de mon unique expérience + tout ce que j'ai pu glaner depuis) :

Un marathon, c'est à la portée de tout le monde à condition d'être suffisamment en bonne santé. C'est un peu l'argument bidon, mais on aura compris qu'il n'est nul besoin d'être issu de la légion étrangère ou du GIGN pour courir un marathon, monsieur et madame lambda peuvent le faire.

Par contre, à mon humble avis, ce qu'il faut, c'est véritablement l'envie de se frotter au défi pour que tout se passe bien. Au MdP, le taux de finisher est grossomodo de 96 ou 97%. Je suis désolée mais les stats sont quand même franchement favorables à qui s'en donne les moyens. Mais il faut, en effet, avoir la motivation pour s’entraîner pendant 3 ou 4 mois (voire plus si l'on a du mal avec les SXL) avec assiduité, soit dans le froid, soit dans la chaleur, les marathons se courant principalement au printemps ou à l'automne.

Pour celles et ceux qui ont l'habitude d'avoir une certaine discipline, ça sera une formalité.

Savoir aussi privilégier la raison sur l'orgueil. Le marathon, brut de fonderie, est sans doute impossible sans entraînement pour l’immense majorité d'entre nous. Si l'on fait un pas de plus, il est donc aisé de se manger les dents avec un objectif surdimensionné (ou dimensionné à la taille de l'ego). Il faut respecter le défi, un marathon, aussi abordable soit-il nécessite une préparation pour la plupart d'entre nous. Sauf à vouloir le courir en EF en 7h.

Je ne vois guerre beaucoup plus d'éléments pour faciliter la tache. Encore une fois, ce ne sont pas des qualités remarquables que je viens de citer. Il faut juste un effort qui peut être canalisé par une motivation véritable (la bonne résolution du jour de l'an n'étant pas suffisante). Si l'on n'est pas véritablement motivé, à mon avis, on risque de le payer à un moment ou à un autre.
Last Edit:il y a 8 ans 10 mois par Sabrina Gump
Dernière édition: il y a 8 ans 10 mois par Sabrina Gump.

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Réponse de personne sur le sujet Re: Et vous, pourquoi vous courez ?

Posted il y a 8 ans 10 mois #369586
Perso, je partage l'avis de Loic.

On a fait du marathon une sorte de graal de la course à pied. Soit. L'étape suivante, ca a été si tu as pas fait un marathon, tu n'est pas un (vrai) coureur. Maintenant, c'est on fait un marathon et on passe à autre choses. Exit la progression avant, et exit la suite. Le marathon est juste un but pour des gens en mal d'objectif.
Ca me fait mal de lire des trucs comme ca, j'ai lu récemment quelqu'un qui a décidé de se mettre au triathlon, car le marathon n'avais pas répondu à ses attentes en terme d'aboutissement personnel. Mais c'est pathologique a ce moment la, la cap est juste alors un moyen d'exister, mais c'est un comportement de drogué à mon avis, et il y aura toujours un moment de "ca ne suffit plus".

Perso, je ne suis pas attiré plus que ca par le marathon, si je le retente un jour, ca sera juste pour "valider" mes allures dan sma progression de coureur, avant de repasser à autres choses qui m'éclatent plus (les semis :woohoo: :woohoo: ). Après,chacun son truc, je comprends tout à fait des marathonniens comme Koeurlent qui les enchainent, ou comme loexav, Sab ou Air1 qui profite du triathlon pour explorer de nouveaux horizons géogrpahiques, ou voir des lieux connus sous un autre angle. Mais si l'envie n'est pas la, n'y allons pas. Le sacrifice avant/après est tout sauf négligeable comme l'a raconté Loic.
par personne

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