S'équiper pour la course à pied

CR DeutschlandLauf - das Original 2021

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CR DeutschlandLauf - das Original 2021 a été créé par ynwa

Posted il y a 2 ans 7 mois #518292
1ère étape
Seconde partie de cette 1ère étape finie. Au final j'ai mis 5h30 pour 53km et je dois être 6ème juste devant Lionel Rivoire qui est arrivé quelques dizaines de secondes après. L'ambiance est bonne, nous ne sommes que 27 coureurs et avec le staff on doit être au maximum 50. Ça laisse du temps et de la place dans les salles où nous dormons.
On a eu du beau temps, gris et venteux ce matin avant que le soleil perce les nuages puis de belles éclaircies cet après-midi où les portions de piste cyclable à l'ombre étaient bienvenues. Mon tendon d'Achille droit m'a bien titillé les 3/4 de l'étape ce qui m'a contraint à baisser le rythme mais c'est peut-être un mal pour un bien.
Demain on part pour 79km peut-être sous la pluie alors ce sera une autre histoire.

2ème étape
Allez, ça c'est fait ! 4ème de l'étape. Bon, maintenant, bière(s), douche, linge, installation... à+
Donc je reprends la ligne et fais un petit CR avant le repas et le dessert : test Corona !
Aujourd'hui j'avais des craintes concernant mon talon droit et mis à part les premiers km je n'ai plus vraiment été gêné. Bon, j'ai fait comme j'avais l'habitude, j'ai sorti mon bâton de bois de mon sac et j'ai mordu dedans. C'est une métaphore bien entendu. En tout cas la douleur est partie se réfugier dans un coin de ma tête et m'a laissé tranquille. L'allure générale fut en baisse car les 79km dès le second jour risquaient de faire des dégâts si on partait la fleur au fusil. Je suis parti avec les gars du top 5, accompagné de Lionel. J'ai suivi de près puis de moins en moins près les 4 premiers du général de la veille et je les ai laissés filer, passant plus de temps au ravito qu'eux. Un long arrêt technique mit fin à mes velléités de les rattraper. Du coup je me suis retrouvé avec Heiko et Lionel Rivoiretrail.
On ne courait pas vraiment ensemble mais on se voyait au gré des périodes de récupération de chacun.
La météo a été bonne, pas de soleil, de la fraîcheur avec un petit vent parfois défavorable mais nous avons évité la chaleur et la pluie sauf lors des derniers 5km où le crachin s'est invité. Aux deux derniers ravitaillements j'ai poursuivi sur ma lancée et je suis passé peu à peu de la 7ème place à la 4ème et pour un peu j'aurais pu avoir la chance de revenir sur Didier Da Costa. Mais il n'y avait plus assez de km pour le reprendre.
Le profil de l'étape était plat et certaines longues lignes droites étaient un peu monotones. Les paysages de la Basse-Saxe et du Schleswig-Holstein étaient agréables, campagnards, avec des prairies, des animaux (vaches, veaux, moutons, chevaux...), quelques belles fermes et maisons aux toits de chaume, des champs de maïs et d'autres cultures. De belles forêts, nous en avons traversé certaines, et des villages quasi désertiques en ce dimanche de la fin août complétaient le tableau.
Globalement, je suis content de ma journée malgré la survenue d'une ampoule à un des mes orteils dont l'ongle refuse toujours de tomber depuis les dommages subis lors de mes courses de juin et juillet.
Demain c'est moins long mais tout aussi "boring" (monotone si l'on veut) et j'espère qu'il fera beau et sec tout comme le fait de ne pas souffrir de mon tendon et de mon ampoule.

3ème étape
Quand Fab fait du jardinage, il n'y va pas de main morte. 3ème au ravito 3 (km42) puis Kolossale erreur de parcours avec visite intégrale de la ville et de ses alentours. Plusieurs coups de fil à Oliver Hoffmann l'organisateur qui m'a aidé à me remettre sur le droit chemin. J'ai perdu 45 à 50' dans l'histoire pour 6km de plus. Je n'ai pas vu la flèche à l'entrée de la ville et la suite fut du grand n'importe quoi.
Un peu triste ce matin d'apprendre que Didier Da Costa ne prenait pas le départ pour raisons familiales.
Je vais me doucher et je reviens faire mon CR.
De retour après avoir traité les affaires courantes.
Donc ce matin nous sommes partis de Rendsburg sous un beau clair de Lune mais la frontale et le gilet de sécurité étaient obligatoires sous peine de ne pas pouvoir prendre le départ.
Je suis parti avec les deux premiers de l'étape d'hier et je suis resté dans leur sillage jusqu'au ravito N°1, au km 14. Nous étions à 9,7km/h au moins pour moi mais j'avais des jambes et une fois réglé le différend
avec mon talon j'ai pu allonger un peu la foulée. Le jour s'est levé peu à peu et la campagne nous a proposé toute une palette de couleurs, d'odeurs et de fraîcheur. À l'abri du petit vent qui soufflait, c'étaient les forêts et le retour à l'obscurité, dès que nous passions cette zone boisée nous retrouvions une bonne fraîcheur et les champs exhalaient diverses odeurs pas désagréables. Parfois une fois le soleil levé nous devions traverser un banc de brume et au détour d'un virage nous pouvions admirer les prairies où paissaient tranquillement des vaches, des veaux, des chevaux ou des moutons. Quelques exploitations voisinaient avec des unités de méthanisation et les odeurs de certaines étables ou de certains centres de stockage des produits végétaux destinés à la méthanisation étaient nauséabondes.
Une fois le ravito 1 passé, le soleil a fait un dernier au revoir à la Lune et a commencé son règne pour la journée. Les routes et pistes cyclables étaient souvent bien ombragées ce qui rendait la course agréable.
Peu à peu la circulation se fit plus fréquente, les gens partaient au travail et c'était la rentrée des classes pour les enfants de ce Lander, de cette région.
Je passe la suite où je fus toujours tout seul jusqu'au ravito N°3, km42, mais sans déplaisir, pour arriver à l'épisode malencontreux qui m'a vu me perdre à cause d'un manque de vigilance. J'ai pourtant traversé la route comme indiqué par le fléchage mais je n'ai pas vu qu'il y avait une marque nous indiquant de prendre le sentier en face; ainsi j'ai pris le trottoir, solution la plus évidente pour moi à cet instant surtout que je semblais reconnaître l'itinéraire de l'édition passée.
Bon, ceux qui ont déjà été souris de laboratoire dans une autre vie reconnaîtront les sensations d'être dans un labyrinthe et d'en chercher la sortie. Aujourd'hui je devais être le Mickey de service et je n'ai pas trouvé la sortie d'où l'appel à un ami, en l'occurrence Oliver, qui m'a remis sur les bons rails. Le tout m'a coûté ma 3ème place envisageable sur l'étape, 6km de rab et trois-quarts d'heure de présence sur la route en plus.
Je ne vais pas me plaindre, je n'avais qu'à faire plus attention.
Voilà. Je suis arrivé à 13h et j'ai eu le temps de me reposer et de préparer mes affaires pour demain où nous allons traverser Hambourg.

4ème étape
Bien arrivé en moins de 9h pour 76km. Je ne me suis pas perdu et pourtant les occasions de le faire étaient nombreuses lors de la traversée de Hambourg. Pas eu le temps de faire du tourisme, j'avais perdu trop de temps hier en essayant de retrouver mon chemin.
Je finis 4ème après être resté longtemps avec Steven le 2ème de l'étape et Heiko le 3ème avec qui j'ai traversé Hambourg.
Les classements du jour, au soir de la 4ème étape. On n'a pas beaucoup de recul, mais je constate qu'il n'y a pas de coureurs avec de gros soucis du type releveurs ou autres, mis à part les sempiternelles ampoules et brûlures dues aux frottements. L'ambiance est très bonne, le staff au top.
Pour l'étape du jour, nous sommes partis à 5h et vite nous nous sommes retrouvés à 4 devant, les 3 premiers du général + moi (6ème alors). Dans la nuit nous avons serpenté dans des petits chemins où il fallait rester vigilant pour ne pas rater le marquage au sol.
Le leader Klemenz s'est peu à peu détaché et nous ne l'avons plus revu avant l'arrivée. Mais avec mes deux compagnons de route nous avons couru à vue les uns des autres. C'est comme ça que nous avons traversé Hambourg sans trop de difficultés. Le temps était beau, la fraîcheur bien agréable, les km s'accumulaient. Le tunnel sous le canal de l'Elbe est toujours un moment particulier à vivre car il faut descendre au moins 200 marches, prendre le tunnel et remonter d'autant, le tout avec le port du masque obligatoire. Au sortir du tunnel il y a un ravitaillement et on se dit que le plus dur est passé. C'était sans compter les 10 ou 15 bornes pour quitter l'agglomération le tout en parallèle d'une forte circulation automobile. Heureusement que les pistes cyclables sont omniprésentes et comme de plus elles étaient ombragées cela rendait la difficulté moins ardue. Mes 2 compagnons m'ont tenu compagnie au gré des nombreux feux tricolores puis quand ceux-ci se sont raréfiés ils m'ont peu à peu lâché, je ne les rattrapais qu'aux ravitaillements et ils en repartaient quand j'y arrivais. Je les apercevais au loin mais je n'avais plus les moyens physiques de faire la jonction au risque de le payer très cher les jours suivants.
À la banderole d'arrivée je vis qu'ils m'avaient mis 10 à 12 minutes. J'avais donc bien fait de rester sage.
Demain, 2 départs : 5h pour les 7 moins rapides et 6h pour les autres. Encore 76km au menu.
À demain.
PS : Lionel Rivoiretrail s'est ajouté quelques km dans Hambourg n'ayant pas vu le fléchage. Mais il est bien arrivé.

5ème étape
5ème étape finie, 5ème place, mais j'ai beaucoup souffert de mes pieds après le 50ème km. Un fort vent défavorable n'a pas aidé à déplacer ma grande carcasse.
Je procède aux rituels d'après course et je complète ce CR.
Bien, un litre de coca et une bière de 50cl plus tard me revoici.
Au départ de ce matin on nous a annoncé des risques de pluie, alors j'ai foncé au dernier moment sur ma valise pour en extirper mon vêtement de pluie. On est partis à 6h, 9 coureurs avaient pris le départ 1h avant nous parce que moins rapides. Le brouillard s'était bien installé et le lever du jour fut plus tardif, alors je continuai d'utiliser ma lampe. Nous sommes passés par des sentiers semi urbains jusqu'à ce qu'on retrouve la route principale que nous allions suivre - sur la piste cyclable - pendant de longues heures. C'était quand même agréable au début car tranquille et j'essayai de trouver une allure convenable, mais je sentais une petite douleur au talon et au tendon d'Achille qui ne voulait pas partir comme les jours précédents. Je dus laisser les 3 premiers me distancer et je me dis qu'il fallait rester vigilant. Au ravito N°2, je me fis dépasser par Angelika, la 1ère féminine que je gardai à vue quelques km avant de ne plus pouvoir la suivre. Je dépassai un à un ceux à qui j'avais repris 1h et à partir de ce moment je ne revis plus personne.
Après Rotenburg, nous avons franchi l'Aller puis la Weser et quelques autres canaux. Les éoliennes pullulaient, les tracteurs oeuvraient dans les champs, les fermes sentaient comme peuvent sentir les fermes. Le ciel s'était un peu découvert et le soleil donnait de belles teintes à la campagne environnante. Le vent se fit plus fort surtout une fois sur la zone dégagée sans beaucoup de haies et nous l'avions de face ce qui entravait la course. La douleur ne voulait pas cesser et une fois le ravito du 50ème km passé j'eus maintes difficultés à courir régulièrement. De plus, de gros engins agricoles nous croisaient nous obligeant à nous mettre sur le bas-côté.
L'arrivée au gymnase fut compliquée parce que des travaux en cours nous dévièrent et nous firent prendre des rues comme dans un labyrinthe.
Quand je franchis l'arrivée, j'étais content d'être là mais assez fatigué d'avoir enduré mes douleurs aussi longtemps.
Demain encore une longue étape avec 73km à assurer.
Les bobos commencent à arriver dans le peloton, ampoules sous les pieds, symptômes précédant les inflammations des releveurs... Mais tout le monde est prudent et à l'écoute.

6ème étape
J'étais parti avec le groupe des forts en restant une centaine de mètres derrière n'arrivant pas à combler ce petit écart je fus surpris de voir qu'à de nombreuses reprises Steven (le 2ème du général) faisait des pauses pour s'étirer. Et comme je le dépassais au niveau du ravito 1 je me disais qu'il connaissait quelques soucis physiques. Je continuai ma route et me retrouvai avec Lionel à partir du second ravitaillement. Nous courions tout en discutant, c'était bien sympathique et je n'avais pas la force physique et mentale pour essayer de rattraper les 3 coureurs de tête (Klemenz, Angelika et Heiko). Le temps a passé plus vite comme ça et j'essayais de ne pas rester trop longtemps aux ravitos car chaque départ est très douloureux non pas que cela me faisse de la peine de quitter les sympathiques bénévoles, mais mon talon me faisait souffrir à chaque reprise de course.
Vers le tiers de l'étape nous avons été surpris de rattraper Klemenz le leader de la course qui après avoir mis sa femme sur orbite et l'avoir lancée vers la victoire d'étape, s'est mis à ralentir, touché dans sa chair avec une cheville qui avait doublé en épaisseur. J'étais désolé de voir qu'une fois encore un des favoris était blessé. J'espérais que cela ne durerait pas.
Nous avons essuyé deux belles averses mais les éclaircies qui suivirent nous séchèrent rapidement.
Avec Lionel nous avons fini l'étape "pépères" un peu dans le style "les papis font de la résistance" Mocky et Lefèbvre en coureurs.
Nous sommes montés à deux sur la boîte - expression imagée pour dire que nous étions sur le podium - qui l'eut crû ?
Pour la récupération ce ne fut pas au top car nous avons passé plus de 2h30 au restaurant. Mais bon, c'est la vie.

7ème étape
7ème étape, courte, sans doute pas assez pour moi car j'ai fait du rab, environ 2,5km. Donc 63km au lieu de 60,5, à ce rythme je vais largement dépasser les 1400 km entre Sylt et le Zugspitze. Je finis 3ème après avoir longtemps été premier mais quand la première averse est arrivée puis le ravito 2 puis la traversée de Osnabrück je me suis fait rattraper par Angelika et Martin (23 ans, finisher de la DLL 2019 et membre du club des plus de 100 marathons allemand). Avec la succession des feux tricolores que nous sommes obligés de respecter, je n'ai pu conserver l'allure tenue depuis le départ (9,6km/h). J'ai commencé à avoir mal au talon droit et donc à boîter mais j'accumulais les km. J'ai repris les derniers coureurs partis 1h avant au ravito 3 puis je me suis retrouvé tout seul. Aujourd'hui on a eu un peu de dénivelé et quelques parties trail en forêt et les deux ne m'ont pas déplu. Après le dernier ravito, il ne restait que 9km, sans doute pas assez à mon goût et alors que j'avais été attentif toute la journée pour réussir à suivre le fléchage qui avait subi quelques dégâts des eaux en certains points cruciaux j'ai perdu le fil d'Ariane et n'ai pas vu où tourner. Ainsi je me suis retrouvé sur une route indiquant le nom du village mais sans fléchage, peut-être effacé par la pluie. J'ai poursuivi jusqu'à un certain point de non retour (le village était indiqué à 2km et à mon GPS il ne restait que 1 à 1,5km). Donc j'ai visité le petit village de Kattenverne fort pittoresque en soi, mais je ne suis pas là pour faire du tourisme, je reviendrai un jour pour en faire. Donc comme je ne retrouvais pas la salle de sport où était située l'arrivée, j'ai téléphoné à Oliver Hoffmann l'organisateur qui a envoyé quelqu'un me chercher à vélo (pour me guider). Et ce quelqu'un n'était pas n'importe qui : Klemenz le leader de la course jusqu'alors mais qui, sur blessure, n'a pas pris le départ ce matin. J'étais triste ce matin de voir qu'en une étape on avait perdu les 2 premiers du général.
Malgré mon erreur de parcours je conserve la 3ème place de l'étape de peu avant Lionel Riton . Étape gagnée par Martin juste devant Angelika qui va peut-être prendre la tête au classement général.
On a pris notre douche mais on attend que le gymnase se libère puis on va aller manger.
Demain ? À chaque jour suffit sa peine et son plaisir. On en reparle dans 24h.

8ème étape
Nouvelle étape finie avec Lionel à la 3ème place ex-aequo derrière Angelika et Martin. Étape à rallonge, mais pas de mon fait, une déviation ajoutant 2km portant le total du jour à près de 76km.
Je vaque à mes occupations et reviens compléter ce CR.
Bises à ceux d'Éguzon !
De retour après un buffet chaud dans le gymnase pour cette étape N°8.
Ici, ce n'est pas l'été, c'est plutôt l'automne. Nous sommes partis en 2 groupes, à 5h et à 6h, sous la pluie. Frontales et gilets de sécurité une nouvelle fois obligatoires, nous avons bravé les intempéries. Je me suis mis derrière Angelika et Martin et j'ai attendu que mes douleurs des premiers km disparaissent peu à peu. Ça a duré un moment mais devant ça n'avançait pas trop vite pour que reste à vue des premiers. La pluie a cessé au bout de 20 bornes et par la suite la course fut moins difficile. Juste avant le premier ravitaillement, nous avons dépassé Heiko qui devait s'y arrêter après avoir couru 500km sur cette course. Je ne cherchai pas à revenir coûte que coûte sur Angelika mais j'essayai de contrôler Martin, le concurrent le plus "sérieux" capable de reprendre les plus de 4h d'avance que je possède sur lui en quelques étapes. Je ne bataille pas vraiment avec Lionel, on a des niveaux similaires même si nous ne gérons pas les étapes de la même façon. Et quand on se retrouve à 20 bornes ou moins de la fin, nous finissons ensemble. Il y a eu quelques passages sur des chemins, dans des forêts, le long de cours d'eau ou d'un canal et la traversée de la très pittoresque ville de Werne. Moi qui suis avec précision mon avancée je fus un peu dépité au dernier ravito d'apprendre que nous allions faire 2km de plus parce que des travaux sur un pont nous avait empêché de l'emprunter. Aux pointages des ravitaillements N°4 et 5 je demandai l'avance que possédait Martin et ceci me redonnait du punch pour ne pas baisser le pied. J'avais mal mais j'avançais. Lionel m'ayant rejoint nous avons uni nos efforts pour limiter le débours qui fut de 12' à l'arrivée.
Nous terminons 3ème ex-aequo et au général je reste 2ème, mais 1er homme, Lionel étant 2ème juste à un quart d'heure derrière.
Demain, étape plus courte, les deux départs sont repoussés d'une heure.
J'ai préparé mes affaires, celles du jour, lavées, ne sont pas sèches. Je ne vais pas tarder à me coucher car je suis fatigué physiquement et nerveusement à force d'encaisser à chaque foulée les douleurs à mon tendon et au talon.
À demain pour la suite de nos aventures teutonnes.

9ème étape
38, c'est le nombre d'années qui nous séparent, Martin et moi, et 9 minutes c'est ce qu'il m'a mis dans les derniers 10km, là où le parcours est devenu très accidenté avec des montées à plus de 10%. Il gagne l'étape et je suis second.
Nous avons eu de la pluie toute la journée mais une fois parti on n'y pense plus.
Donc quand nous sommes partis, on avait tous nos vêtements de pluie et j'ai rapidement osé prendre les devants suivi de deux coureurs présents pour la journée ou pour trois ou quatre jours. Martin ne tarda pas à faire de notre groupe un quatuor homogène. L'allure n'était pas rapide, une partie dans des chemins ne permettait pas de se libérer, mais ça m'arrangeait car la douleur au talon était assez présente. Nous avons passé le 1er ravito sans nous y arrêter, juste pour s'y faire pointer, puis ce fut pratiquement pareil au second. J'étais trempé mais mes chaussures n'étaient pas gorgées d'eau contrairement à ce que j'avais craint. Le marquage était assez bien visible malgré les effets de la pluie et à aucun moment je n'ai vraiment eu à chercher où aller. Le dénivelé est arrivé peu à peu et mes jambes répondaient tant que les pentes étaient "humaines". Au 3ème ravito je grignotais quelques gaufrettes et pris une demie banane pour la suite. Ces 3 premiers ravitaillements n'étaient espacés que de 10km et le 4ème était prévu après le marathon. On avait pris une voie verte puis débouché sur le début du vrai dénivelé. Après le ravitaillement suivit un tunnel et la traversée de Wuppertal où une longue rue à fort pourcentage permit à Martin de tenter une attaque à laquelle je répondis mais la pente trop forte me fixa mes limites. Je le laissai filer en espérant le rattraper plus loin mais je ne fis que m'en rapprocher sans pouvoir rester sur ses talons. Au ravito 5 il remit une dernière couche et je dus me résigner à conserver la seconde place. Quand j'arrivai, après une succession de montées et descentes avec des portions de chemins plus ou moins boueux, je n'étais pas trop déçu. Finir 2ème de l'étape me convenait d'autant que j'avais limité les écarts avec Martin et augmenté ceux avec mes poursuivants. Angelika avait prévu de faire l'étape tranquille et arriva une grosse vingtaine de minutes après moi après s'être perdue 2 fois.
Second de l'étape et second au général, le bilan du jour est positif.

10ème étape
On a fait la moitié, un peu plus même, et cette 10ème étape s'est assez bien passée malgré une grosse baisse de régime après une partie de trail très technique et très accidentée où de nombreux arbres couchés étaient difficiles à franchir au vu de ma souplesse légendaire et je ne parle pas des 200 derniers mètres de cette partie à plus 20% de dénivelé négatif où les appuis étaient très difficiles à trouver. Par la suite, ma moyenne étant passée de 9,5 à 9,2 j'essayai de revenir un peu sur Martin qui avait profité de cette partie trail pour me distancer.
Ensuite on a eu de la pluie, je me suis fait doubler par Angelika car je passai trop de temps à me ravitailler (pourtant j'ai hyper réduit mon temps de ravitaillement) ainsi je me suis retrouvé seul à limiter les dégâts. Je rattrapai Jürgen parti une heure avant puis Hilmar, du même groupe, et une fois Cologne passée, j'ai longé le Rhin. Je n'arrivais plus à retrouver du rythme et après le dernier ravitaillement situé à mi-parcours de la DLL (les Allemands disent "Bergfest" comme nous on dirait "faire la bascule" ) je suis reparti pour les 16 derniers km en ayant près de 25' de retard sur Martin. L"objectif devenait de perdre moins de 30' au final. C'était un beau challenge. J'y suis presque parvenu en concédant moins de 31'. 7h50'13" pour 69km, 3ème place et toujours second au général.

11ème étape
Cette étape de 65km, majoritairement courue le long du Rhin, était comme une étape de transition pour certains. Mais pas pour moi. Demain on a environ 80km, aujourd'hui j'ai fait l'étape comme hier et donc je me suis retrouvé en tête après quelques centaines de mètres et j'y suis resté jusqu'à l'avant dernier ravito où Angelika est passée devant, mais je suis resté dans son sillage jusqu'au dernier ravito.
Entre temps, nous sommes passés par une déviation dans la ville de Sinzig en raison de travaux de réparations suite aux inondations de cet été. C'était impressionnant de passer par ces lotissements ravagés par les eaux, de voir ces maisons pas encore toutes réparées avec les traces témoignant de la hauteurs de ce raz de marée (presque 2m). Ce n'était pas facile de suivre le fléchage mais Félix a fait du bon travail et je ne me suis pas perdu. Félix, le flécheur, est un international Allemand sur 24 heures (et peut-être sur 100km) avec une marque à plus de 260km. D'habitude, il part à 4h en courant, équipé du matériel pour flécher, mais aujourd'hui exceptionnellement il est parti à vélo. Ça se comprend, il accuse un peu le coup.
Avec Angelika, nous avons quitté Sinzig et retrouvé la quiétude du bord du fleuve rencontrant des promeneurs à pied ou des cyclistes. De temps à autres, il y avait une arrivée de bac traversant le Rhin, des hôtels restaurants, des bateaux de touristes faisant une croisière sur ce fleuve majestueux porteur d'une longue histoire, en témoignent les nombreux châteaux perchés sur ses hauteurs. Nous avons aussi vu les premiers vignobles depuis le début de notre traversée.
Le ravito 4 s'est fait attendre et j'ai craint un moment que ses 4km de décalage avec ce qui était prévu allaient se rajouter aux 65 initialement prévus. Or il n'en fut rien, les ravitailleurs du poste 5 me confirmèrent qu'il ne restait que 13km conformément aux prévisions.
Quand je suis arrivé, 7' après Angelika, j'étais content de ma 2ème place et je guettais le temps que j'allais reprendre à mes poursuivants. 13' environ. Je m'en contenterai.
Demain, on a 15km de plus, je vais gérer comme j'aime à le faire.

12ème étape
12ème étape courue en grande partie le long du Rhin. Je finis second à 11 minutes d'Angelika et 7 ou 8 devant mes deux poursuivants, Hilmar et Martin, et avec un peu plus d'avance sur Jürgen et Lionel. Après, c'est le trou.
Cette étape de 80km commença par la traversée de la ville de Mülheim-Kärlich au sortir de laquelle nous devions grimper une longue côte sur route d'abord puis sur chemins. Une fois là-haut, je constatai que j'avais distancé mes poursuivants sauf Angelika qui avait pris 100m d'avance. Ces 100m je les comblai au gré des arrêts aux feux tricolores aux abords de la ville de Coblence. Nous avons rejoint les bords de la Moselle puis atteint sa confluence avec le Rhin (Rein-Ecke). Cette ville est très belle et la quiétude de ses esplanades piétonnières nous faisait accumuler les km sereinement. Le ravito du 11ème km fut vite passé et je me projetai sur le suivant 11km plus loin. Je rattrapai les derniers coureurs du groupe de 5h, les encourageai, et relançai la machine pour essayer de creuser un peu plus l'écart avec ceux de derrière. La voie cyclable et piétonne le long du Rhin permet d'avoir tout le temps une belle vue sur le fleuve et sur les villes de l'autre rive. Sur les hauteurs de nombreux châteaux majestueux dominent le Rhin. Les villes vues de loin ainsi que les routes et voies de chemin de fer me faisaient penser aux trains électriques et aux paysages miniatures qu'on voit chez les maquettistes. Certains villages avaient des maisons dont les façades étaient colorées, avec le soleil de moins en moins timide cela faisait beau comme sur une carte postale.
Le temps a passé, les km aussi mais pas tout le temps à la même vitesse. Les ravitaillements venaient casser la routine et la monotonie de certaines parties où nous suivions un lacet interminable. De temps à autre des bateaux de croisière nous doublaient mais à une allure telle que j'avais le temps de les regarder. Le soleil se fit de plus en plus présent et les quelques portions ombragées étaient savourées comme autant de moments de fraîcheur. Beaucoup de cyclistes et quelques joggeurs sillonnaient le long du Rhin et certains m'encourageaient.
À 5 ou 6 km de l'arrivée nous avons quitté les bords du Rhin pour entrer dans Bingen que nous avons traversé d'abord sur du plat puis en escaladant une longue côte interminable à la fin de laquelle il restait toujours 2km au moins avant l'arrivée. La descente sur une petite route d'abord puis dans des chemins entre les vignes ne fut pas facile. La vue était grandiose sur un long lacet du fleuve et sur les vignobles des alentours.
Je finis la descente rapidement ayant mal aux pieds à chaque appui sur des pierres et je fus soulagé de faire les 300 derniers mètres sur du vrai bitume.
Les derniers devraient arriver vers 20h30. Nous, entre temps nous allons manger vietnamien, en nous faisant livrer.
Demain, 60km, une sorte de journée de repos si l'on veut.

13ème étape
... Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement...
Petit parallèle avec Melancholia de Victor Hugo, quand on nous voit d'un oeil extérieur avancer péniblement le long des routes et sur les chemins.
Aujourd'hui nous avons traversé le vignoble et beaucoup couru sur des chemins aux multiples revêtements : graviers, cailloux, terre, herbe, béton, asphalte, mixture entre tout ça à la fois, et le dénivelé ne fut pas en reste.
Je suis parti avec le groupe de 8h, une heure après les moins rapides, et le soleil était déjà à l'oeuvre. Heureusement que le petit vent nous apportait un peu de fraîcheur car nul doute qu'après midi on allait avoir chaud.
J'ai suivi le mouvement jusqu'au km 35 puis peu à peu j'ai ressenti le besoin de ralentir et de profiter des côtes à fort pourcentage pour marcher. Angelika s'était détachée depuis les premières hauteurs, j'ai longtemps couru avec Martin jusqu'à ce qu'il se détache lui aussi progressivement. Je n'ai pas cherché cette fois à répondre, mes plus de 5 heures d'avance au classement général me donnant un matelas confortable. Toutefois je ne voulais pas perdre plus de 15'.
Je finis 3ème de l'étape derrière Martin et Angelika et ne concède qu'un quart d'heure. Lionel n'a pas voulu finir avec moi alors qu'il m'avait rattrapé, il me laissa arriver avant lui.
Une fois la douche prise et le linge étendu, les affaires placées dans la salle exiguë, nous sommes tous les deux retournés en ville à pieds (600m) pour y déguster des glaces. Cela faisait du bien de se faire plaisir et nous avons pu aussi assister au passage des concurrents suivants.
Ce soir, c'est restaurant juste derrière la salle. Seules les boissons seront payantes.
Demain, "étape érotique" avec 69km au menu avant les "deux de 80 et plus" de ce week-end.

14ème étape
La 14ème étape nous menait de Worms à Angelbachtal : 69km. Certains sont partis prudemment car ce week-end deux étapes de 82 et 79km sont au programme avec du dénivelé. D'autres - dont je fais partie - ont démarré l'étape comme les autres jours, sans calculer. On s'est vite retrouvés à deux avec Martin, suivis de près par un groupe de quelques coureurs dont certains ne couraient qu'aujourd'hui ou ne participeront qu'à quelques étapes.
Le soleil s'est levé avec notre départ et une certaine fraîcheur subsistait. Des portions de chemins succédaient à quelques portions de rues et de longues lignes droites dans une zone industrielle nous tenaient sur nos gardes car de nombreux camions allaient et venaient.
Par la suite, nous avons pu être tranquilles sur un beau chemin bien ombragé où je pus régler mon allure. Nous avons rattrapé les coureurs partis 1h avant nous, comme d'habitude à partir du 15ème km puis au ravito N°2, Martin porta une petite attaque à laquelle je ne répondis pas, sans doute incapable de le faire. Au ravito 3, il comptait 5' d'avance et derrière moi je voyais Lionel et Angelika pas très loin.
Le soleil se faisait plus pressant et je me réhydratais souvent, j'utilisais aussi mon petit brumatisateur de poche.
Nous avons franchi le Rhin à Mannheim puis longé la rivière Neckar ce qui était sympa car réduisant les effets de la chaleur. Un pont plus tard - tiens, on dirait un titre de film - nous sommes passés au-dessus de l'écluse sur la Neckar, nous étions à Heidelberg, jolie ville, très connue pour je ne sais plus quoi (il me faudrait mon petit guide touristique de l'Allemagne), puis nous sommes repassés dans un nouveau vignoble. Sur notre gauche il y avait des hauteurs au pied desquelles se trouvaient les vignes et quelques arbres fruitiers. Au dernier ravito, nous étions ensemble avec Lionel , j'appris que Martin n'avait que 10' d'avance et était sujet à quelques troubles gastriques. Son avance allait fondre jusqu'à l'arrivée où il conservait néanmoins environ 5' d'avance sur nous.
Ma journée s'avère très bonne en terme de résultat. Je ne sais pas si je pourrai gagner une étape d'ici la fin, en tout cas je vais essayer mais je ne veux pas d'une étape où on me laisse passer devant exprès.

15ème étape
Cette étape devait faire 81,9km mais suite à une "confrontation" avec la police locale, il a été décidé que les 10,8 premiers km allaient être neutralisés, chaque coureur ne devant pas porter son dossard. Le chronométrage démarrerait à partir du poste de ravitaillement N°1.
On avait aussi le choix pour notre heure de départ et la majorité des coureurs opta pour partir à 5h et seulement 6 partiraient à 6h.
Comme les 10,8 premiers km ne comptaient pas, je décidais quand même de les faire en courant tranquillement ce qui fit que je mis 1h21' pour rallier le ravito 1.
Une fois là, nous devions reprendre nos dossards et quand nous repartions, notre temps était pris.
Je suis reparti en 1er et décidai de ne pas m'occuper des autres. La forêt et le dénivelé avec des portions de trail ne me perturbaient pas, on avait assisté à un beau lever de soleil et je profitai de la fraîcheur régnant encore.
Les postes de ravitaillement se succédèrent et je maintenais mon allure.
Nous avons passé les 1000km au N°4 et à cet endroit il y avait encore 38km d'étape. Beaucoup de chemins herbeux, d'autres caillouteux ou gravillonneux me génèrent car il fallait rester vigilant et ne pas se tordre une cheville ou s'écorcher avec les ronces et autres buissons. Par la suite nous avons couru dans les vignes montant ou descendant des escaliers pas faciles à négocier ce qui me priva souvent de pouvoir regarder le paysage. On dominait la Neckar et les villes environnantes. Ce vignoble est très étendu et nous avons côtoyé des vignes et des arbres fruitiers ou des champs de betteraves ou de maïs. Parfois je cueillais des prunes qui m'apportaient un peu de variété dans mon ravitaillement.
Au dernier ravito je rattrapai Oliver qui fléchait le parcours et l ne me restait qu'une grosse dizaine de kilomètres à faire. Pas les plus faciles et c'est là que je perds l'étape, m'octroyant quelques moments de marche.
Je suis arrivé 1er mais une fois tous les coureurs passés sous la banderole d'arrivée et leurs chronos enregistrés, on m'informa que pour environ 2' j'étais second, la victoire revenant à un des 6 coureurs partis à 6h.
Tant pis j'aurai essayé.
Demain, encore 80km environ, toujours avec du dénivelé. On verra.

16ème étape
16ème étape terminée à la 4ème place. Tout comme hier je n'ai pas du tout apprécié les sections de trail où on ne pouvait pas courir.
Dès le départ on a dû grimper dans le vignoble de Weinstadt puis prendre des chemins dont un assez long en forêt où lors d'une pause technique je me fis dépasser par tous les coureurs partis avec moi à 6h. J'entrepris une longue remontée et je dus à un coup de chance mon recollement à ce groupe qui s'était trompé de route. Martin était devant et avait pris une belle avance motivé par le fait de ne plus voir personne derrière.
Je me résignai à rester à un rythme régulier me calant sur le duo Angelika-Patrick qui faisait course commune. Les premiers ravitaillements étaient régulièrement espacés (10/11km) ce qui me laissait la possibilité de ne pas y rester trop longtemps.
À chaque fois je demandais les écarts avec Martin et j'escomptais ne pas arriver plus de 30 à 45' après. Mes presque 5h d'avance au général peuvent fondre au soleil comme un rien si je me relâche.
Le summum du déplaisir fut la partie de trail entre le 40ème et le 43ème km. Je marchai à une allure très lente et ma moyenne une fois là-haut était descendue à 7,7km/h. Si je voulais faire moins de 10h pour les 80km théoriquement annoncés ce matin, il faudrait que je puisse courir à 8,5/9 sur les 40 derniers km. Pas évident car le dénivelé n'était pas fini.
Le soleil était présent mais un petit vent donnait une impression de fraîcheur et les passages à l'ombre ou dans les forêts peu escarpées étaient bienvenues.
Au dernier ravito, Martin avait plus de 45' d'avance sur moi et il restait 15km au moins jusqu'à l'arrivée sans autre point de ravitaillement. Cette dernière portion était aussi à découvert et une longue partie fut courue en ville car notre arrivée était située à Ulm, au bord du Danube.
Je finis assez fatigué mais relativement content même si j'ai concédé 1h à Martin.
Les deux étapes longues sont finies, demain ce sera 55km, le long du Danube pendant 1km puis le long de l'Iller. J'espère pouvoir contrôler mon jeune concurrent.

17ème étape
Cette 17ème étape était courte, ce n'était pas une raison pour se relâcher. Donc quand nous sommes partis, à 8h, le long du Danube, je suis resté dans le petit groupe constitué d'Angelika, de Martin, de Patrick, de Lionel et de Matthias. À 6, nous sommes restés en peloton jusqu'au 1er ravito où ce groupe s'est disloqué. Je pris la tête de course avec Martin, les autres suivant à quelques dizaines de mètres. Le Danube fut vite quitté pour être remplacé par l"Iller que nous devions suivre jusqu'au 45ème km. C'était ombragé et tant mieux car le soleil donnait donc nous courions dans une relative fraîcheur. Au second ravitaillement, Martin se détacha peu à peu et je ne parvenais pas à faire la jonction le laissant prendre 50m puis 100 puis un peu plus à chaque km. Il m'avait testé plusieurs fois et j'avais toujours répondu mais là, je me suis raisonné et ai décidé de ne pas chercher à le reprendre, je préférai courir à mon rythme. Je me fis reprendre au 3ème ravito par Patrick et Angelika qui tels des métronomes avançaient sur un bon tempo. Eux aussi me lâchèrent et bientôt je ne les plus eus qu'en point de mire.
De 9,5 ma moyenne était passée à 9,3 et il y avait encore 20 bornes. Au dernier ravito, à 10km de Memmingem notre ville-étape, nous avons quitté le bord de l'Iller et pris des routes puis des chemins nous conduisant vers notre arrivée. La traversée de cette ville était jolie avec ses maisons colorées à colombages, ses canaux faisant penser à une autre Venise verte, puis ses faubourgs industriels jusqu'au complexe sportif.
À l'arrivée j'ai vu que j'avais plus de 25' de retard sur Martin et que j'étais 4ème. J'ai encore plus de 3h20 d'avance au général pour 3 étapes. Ça devrait le faire mais je reste méfiant.

18ème étape
18ème étape où je reprends du temps à mes poursuivants les plus proches.
Nous sommes partis à 6h, le jour commençait à peine à se lever mais rapidement nous nous sommes retrouvés dans la campagne. Un peu de brume accompagnait notre petit groupe de 6, le même qu'hier. Mais après 1km, Martin porta une attaque qui me donna l'impression que j'allais passer une sale journée. Je me résignai à rester au moins avec Angelika et Patrick que je distançai néanmoins peu à peu au train. Au 1er ravito, plus de Martin en vue, il devait déjà posséder plus de 5' d'avance en 10km. Au total, ça risquait de faire une bonne heure à l'arrivée.
Mais au détour d'un virage j'aperçus un petit groupe de coureurs partis 1h avant dont un vêtu de rouge qui me rappela quelqu'un.
Peu avant le ravito 2 je fis la jonction avec ... Martin qui n'avançait plus, touché par son étape de la veille et son départ très rapide de ce matin.
(Je mange et continue ce CR plus tard)
Bien, je suis de retour après une pizza, 2 bières et une glace avec un panorama agréable.
Donc, je rattrapai et laissai Martin sur place et continuai sans pour autant accélérer car il restait une cinquantaine de km. Jusqu'à Kempen, j'ai été régulier mais une fois en ville les satanés feux de circulation m'ont bien freiné. Une minute d'attente par-ci, une ou deux autres par-là et Angelika et Patrick m'avaient repris. Je les suivis de loin sauf dans les montées où je revenais sur eux. Mais le "mal" était fait et je ne parvenais plus à relancer la machine pour rester en un contact durable. Mais Angelika n'est pas n'importe qui, elle est internationale autrichienne sur 24h, et sa régularité et sa gestion tout en sagesse de ses étapes en fait une coureuse très forte sur ce type d'épreuves.
Entre le km 35 (3ème ravito) et le 45ème (4ème ravito), le dénivelé se fit plus rude et les longs chemins en forêt sur du gravier grossier ne m'ont pas encouragé à prendre des risques. Un 3ème larron en profita pour me "dézinguer propre et net" sur sa portion de course favorite - le trail - et me laissant sur place tout en fondant sur Angelika et Patrick qu'il avala en moins de temps que de l'écrire. Il gagnera l'étape d'ailleurs.
Consolation minime, je profitais du paysage de cartes postales qui nous était offert depuis le matin.
La suite ? Je suis arrivé 4ème sur 15 survivants avec une belle avance sur Martin que je repousse à plus de 4h au général maintenant. Lionel peut aussi souffler un peu en ayant repris un quart d'heure lui aussi à notre fougueux jeune concurrent pour le podium final.
Demain, 70km avec un peu moins (?) de dénivelé et une arrivée à Garmisch, au niveau du tremplin de saut à ski olympique.

19ème étape
19ème étape bien terminée en 5ème position. Les parties de trail ont encore tout pourri ma journée, heureusement que les paysages ont été beaux. Et dans les vallées la chaleur s'est faite plus gênante.
Je m'installe, me douche, me restaure, me réhydrate XXL, et je poursuis mon CR.
De retour pour le CR.
Départ à 7h pour notre groupe de 7, à la fraîche ce qui ne dura pas car des volutes d'air tiède vinrent rapidement se faire sentir. J'ai senti tout de suite que j'aurais du mal à suivre le rythme pourtant tranquille donné par le duo Angelika- Patrick. Je me débarrassai de ma douleur après quelques km puis laissai tout ce petit monde prendre un peu d'avance. Sur les 12 premiers km, on a longé le lac sur un chemin caillouteux qui ne me mit pas franchement à l'aise puis lorsqu'on retrouva le bitume des pistes cyclables ce ne fut jamais pour très longtemps. Un avant le ravito 1 j'ai pu admirer un beau château du style de ceux qu'on rencontre dans les contes de fée. Et après ce moment nous avons cheminé dans la campagne avec ses champs cultivés, ses pâturages, ses petits bois, ses fermes...
Vers le 30-35ème km le dénivelé arriva d'abord sous forme de bosselettes, puis de bosses et enfin de vraies côtes.
Et bien sûr, du trail bien pentu et limite dangereux avec des chaussures de course sur route. Là encore, j'en ai bavé. Quand je croyais que ces sentiers escarpés étaient terminés, d'autres survenaient un peu plus loin. Mes pieds et mes jambes n'en pouvaient plus mais je réussis à les remotiver pour éviter de passer trop de temps sur cette étape.
Je parvins enfin à en venir à bout mais ce fut long.
Demain, c'est l'étape finale, avec la montée presque jusqu'au Zugspitze. Les temps seront arrêtés au Sonnalpin puis les volontaires et courageux qui le souhaiteront pourront gravir le km restant jusqu'au Zugspitze.
Départ 6h avec contrôle des sacs car là-haut il ne fera pas chaud et il n'y aura pas de ravitaillement sauf éventuellement si on s'arrête à un des deux restaurants-refuges pour se restaurer. On verra.

20ème étape
Le podium de cette 3ème édition de la Deutschlandlauf-das Original 2021 : 1ère Angelika Huemer-Toff 2ème moi, 3ème Lionel Rivoire.
Cérémonie de remise des diplômes bien sympathique dans ce lieu chargé d'Histoire sportive.
La dernière étape courue hier fut difficile en raison des 2000m de dénivelé positif pour 23km. Certes, les 15 premiers n'étaient pas effrayants bien que la 1ère montée à près de 20% me scotcha au bitume mais la suite fut moins ardue.
À partir du km 15 la vraie montagne commença et ma moyenne de près de 6km/h jusqu'alors chuta de manière vertigineuse car là on ne parle plus en km/h mais en D+/h.
J'étais souvent en difficulté car malgré mes chaussures de trail je dérapais fréquemment ou je butais sur des grosses pierres.
Après environ 4h de crapahutage - à ce niveau on ne peut plus appeler ça de la course à pied - je m'arrêtai à un refuge-restaurant où je mangeai une assiette de charcuterie accompagnée de 50cl de coca et d'1l d'eau gazeuse. 25' après je repris la suite et la fin de mon avancée, il ne restait que 3,5km que je mis plus d'1h10 à faire. Les paysages étaient grandioses mais je ne pouvais trop les savourer, assez occupé à trouver où poser mes pieds et m'orienter pour ne pas me tromper de sentier.
J'apercevais au loin le lieu de l'arrivée, si lointaine et si proche à la fois.
Je franchis quelques névés où je prenais plaisir à mettre de la neige dans ma casquette et sous mon maillot pour me rafraîchir et au détour d'un nième virage je me remis à courir pour franchir la banderole d'arrivée.
5h15', ça plombe une moyenne générale, mais c'est ma meilleure de mes 3 DLL. Normal peut-être car je finis 2ème au général contre 4ème il y a deux ans.
Maintenant un peu de repos sera le bienvenu car j'ai souffert de ma bursite au talon droit depuis le début de cette aventure.
A bientôt sur une nouvelle course à étapes.
à+ynwa
par ynwa
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Patrick57, zherg, fafadu84

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Réponse de Patrick57 sur le sujet CR DeutschlandLauf - das Original 2021

Posted il y a 2 ans 6 mois #518386
Merci Fabrice pour ce nouveau très joli CR ... et félicitations pour ta superbe perf sur cette DLL 2021 !! (et ce, malgré un talon qui t'aura bien fait souffrir)
par Patrick57
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: ynwa

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